samedi 21 février 2015

Gérerles ressources terrestres : l'eau


THEME 2 : GERER LES RESSOURCES TERRESTRES

 

 

 

Séquence 2 : L’eau

 

 

Quels sont les besoins et les ressources des sociétés humaines en eau ? Quels sont les aménagements et quelles tensions en résultent ?

 

 

I Etude de cas : L’eau, une ressource convoitée au Moyen Orient

A. Pourquoi l’accès à l’eau est-il difficile au Moyen Orient ?

1. Les ressources en eau renouvelables sont globalement limitées dans la région. À l’exception de l’Irak et de la Turquie, le Moyen- Orient est en situation de stress hydrique (entre 1000 et 1700 m3 d’eau par habitant et par an) ou de pénurie (moins de 1 000 m3). La majorité de la région ne reçoit que de précipitations faibles (100 à 400 mm annuels), voire de très faibles (moins de 100 mm par an). Cependant, les eaux de surface compensent la faiblesse des précipitations. Le Nil, le Jourdain, le Tigre ou l’Euphrate fournissent aux populations des ressources en eau facilement accessibles, exploitables et renouvelables.

Enfin de vastes aquifères, en particulier des nappes fossiles, contiennent de très grandes réserves d’eau non renouvelables à l’échelle humaine.

2. Les précipitations sont très inégalement réparties entre le nord et le sud. Au nord, elles peuvent dépasser les 600 mm par an en Turquie, dans l’Est de l’Irak et sur les littoraux du Proche-Orient. Au contraire, au sud, l’Égypte et la péninsule arabique ne reçoivent presque pas de précipitations (moins de 100 mm par an). Cependant, les déserts du Moyen-Orient disposent de vastes nappes d’eau fossiles. Globalement, l’eau est très inégalement disponible entre les pays : l’Irak et la Turquie ont une disponibilité en eau suffisantes alors que le Yémen ou Israël connaissent une situation de pénurie (doc. 4).

3. À Sanaa, capitale du Yémen (doc. 2), des enfants s’approvisionnent en eau dans un réservoir métallique installé en bordure d’un bidonville. Cela témoigne des inégalités urbaines d’accès à l’eau : seuls quelques privilégiés ont accès à une eau potable à domicile ; d’ailleurs encore 34 % des habitants du Yémen n’ont toujours pas d’accès à l’eau. Le doc. 3 évoque les inégalités d’accès à l’eau entre les régions et entre les communautés en Irak. La guerre ayant détruit une partie des infrastructures d’alimentation en eau, certains Irakiens dénoncent une priorité politique accordée à l’amélioration de l’accès à l’eau pour les chiites, les communautés sunnites étant laissées à l’écart de ces efforts. Le doc. 4 présente enfin des inégalités d’accès à l’eau entre les villes et les campagnes. Ces inégalités sont encore très marquées au Yémen ou en Irak (la moitié seulement de la population rurale a un accès à une eau potable de qualité). On constate donc que ces inégalités d’accès à l’eau ne se retrouvent pas systématiquement dans les régions touchées par le stress hydrique ou la pénurie. C’est le cas au Yémen, mais l’Irak, récemment en guerre, a encore beaucoup de problèmes d’inégalités d’accès à l’eau alors que ses ressources sont satisfaisantes (plus de 2 700 m3/ hab./an).

 

B. Comment les aménagements hydrauliques peuvent-ils répondre aux besoins en eau du Moyen Orient ?

1. L‘usage agricole de l’eau est dominant : il mobilise 85 % des ressources dans les pays riches de la péninsule arabique, dont l’agriculture est fondée sur l’irrigation avec l’eau des fleuves ou des nappes phréatiques ou fossiles. Une part non négligeable de l’eau est également utilisée dans les villes, pour l’industrie et les usages domestiques. Le tourisme qui se développe dans la région est un gros consommateur d’eau comme nous le montre l’exemple du parc aquatique de Dubaï pourtant situé en plein désert. Les besoins en eau augmentent au Moyen-Orient, tout d’abord sous l’effet de la croissance démographique (indice de fécondité élevé, autour de 3,4 enfants par femme). L’extension des superficies irriguées. Enfin les pays du Moyen-Orient se développent, ce qui augmente leur demande en eau pour l’industrie, le confort domestique ou la production énergétique.

2. Les aménagements hydrauliques ne mobilisent pas les mêmes ressources en eau :

– Les eaux des fleuves sont stockées dans des barrages, pour faire face aux besoins en eau durant la saison sèche, produire de l’électricité et permettre l’installation d’industries. Les transferts d’eau sont également nombreux pour répondre aux besoins : le projet Nouvelle Vallée va transférer les eaux du Nil pour accroître la superficie agricole irriguée.

– L’eau de mer est transformée dans des usines de dessalement sur les littoraux (Koweït, Israël, Émirats arabes unis, Arabie Saoudite). L’eau dessalée alimente les villes (Riyad, Médine, La Mecque) mais plus rarement les superficies irriguées.

– Les eaux souterraines (essentiellement fossiles dans la péninsule arabique) sont également utilisées pour l’irrigation. Leur pompage à grande profondeur est une technique essentiellement répandue dans les pays de la péninsule arabique (Émirats arabes unis, Qatar, Arabie Saoudite).

La capacité d’aménagement des États dépend de la nature de leurs ressources en eau, mais surtout de leur richesse et de leur niveau de développement.

3. Le désert du Rub al-Khali, visible au second plan de la photographie, est une région très aride sans aucune végétation. Or la culture des tomates (fruits très gourmands en eau) est ici rendue possible par un dispositif d’irrigation par aspersion perfectionné, qui capte en profondeur l’eau des nappes fossiles et utilise des rampes d’arrosage sur pivot, ce qui donne leur forme circulaire à ces champs. Ces aménagements hydrauliques créent un paysage agricole géométrique de type oasis, totalement artificialisé.

 

C. Comment faire face aux menaces et tensions liées à l’eau au Moyen Orient ?

1. La surexploitation des eaux des grands fleuves conduit à l’assèchement des marais en Irak ou la baisse du niveau de la mer Morte qui a perdu un tiers de sa superficie en vingt ans. Les eaux souterraines sont également en voie d’épuisement, en particulier les nappes fossiles dont le renouvellement ne s’effectue que très lentement.

Les eaux sont aussi polluées par les rejets agricoles, industriels ou urbains qui augmentent avec le développement économique du Moyen-Orient. Les systèmes d’évacuation des eaux usées ou d’assainissement deviennent insuffisants, quand ils ne sont pas détruits ou mal entretenus dans les zones de conflits, ce qui multiplie les risques de pollution.

2. Les tensions pour l’eau augmentent avec la croissance démographique de la région. À l’échelle locale, le développement économique redistribue les usages de l’eau. La construction du barrage turc d’Ilisu sur le Tigre (doc. 11) permettra d’irriguer et de produire de l’électricité pour l’Est de la Turquie, mais nécessite la submersion de 52 villages, ce qui suscite les oppositions locales et nationales car la ville de Hasankeyf, site historique accueillant 2 millions de touristes par an serait elle aussi submergée.

De plus, les tensions internationales se développent entre les pays dont l’indice de dépendance en eau est supérieur à 50 % et les « hydropuissances » (Turquie et Égypte) qui s’approprient les eaux des grands fleuves. L’Irak proteste par exemple contre la réduction du débit du Tigre et les risques de pollution provoqués par les activités prévues autour du barrage d’Ilisu construit par la Turquie en amont (projet GAP). Des amorces de coopération apparaissent : l’accord signé en 2013 entre Israël, la Jordanie, et l’Autorité palestinienne prévoit de remédier à l’assèchement de la mer Morte par la construction d’un pipeline acheminant les eaux de la mer Rouge.

3. Diverses solutions sont envisagées. Plusieurs pays choisissent d’importer de l’eau virtuelle, c’est-à-dire acheter à l’étranger des produits qui nécessitent un important volume d’eau pour leur fabrication. D’autres optimisent leurs ressources par des moyens anciens (recharge des nappes souterraines par de petites digues qui empêchent l’eau de ruisseler) ou plus récents (recyclage de l’eau).

Le volume d’eau recyclée produit est significatif au Qatar, en Arabie Saoudite, au Koweït ou en Israël, mais le dispositif est coûteux.

Le dessalement, qui consomme beaucoup d’énergie, fait partie des solutions les moins durables sauf si les usines de dessalement fonctionnent à l’énergie solaire, comme cherche à le développer l’Arabie Saoudite

 

+ Croquis p 104/105

 

Introduction : On ne compte que 2,5% d’eau douce sur terre dont 70% sous forme de glace : Inlandsis (Glaciers polaires) ou glaciers. L’eau utilisable (0,7%) est contenue dans les lacs, les rivières, les fleuves, les nappes phréatiques et les nappes aquifères fossiles (Réserve d’eau souterraine enfermée dans des couches imperméables, elle n’est pas renouvelable). L’eau est renouvelable à condition de ne pas perturber son cycle.

 

I. Une ressource inégalement répartie sur terre
 

A. Situation géographique de l’eau douce dans le monde

On considère que le seuil de pénurie est de 1000 m³/an/hbt. Or, 1,4 milliards de personnes vivent en dessous de ce seuil. (Afrique du Nord et péninsule arabique)

Sous 1700 m³/an/hbt, il y a une situation de stress hydrique. 1/3 de la population mondiale vit dans cette situation. (Inde, Corne de l’Afrique et Afrique du Sud)

La moyenne mondiale est de 6000 m³/an/hbt et la ressource est abondante. En Amérique du Nord et du Sud, Afrique équatoriale, Nord de l’Eurasie, Asie du Sud-Est et Océanie.

Les prélèvements d’eau ont été multipliés par 7 en 1 siècle.

 

B. Une répartition inégale aggravée par le développement

Les inégalités d'accès à l'eau potable démontre les disparités Nord/Sud: Aujourd’hui 1,1 milliard de personnes n'ont pas accès à une source d'eau potable, soit 11% de la population mondiale.

Malgré les Objectifs du Millénaire pour le développement de l'ONU en 2000 voulant réduire de moitié d'ici 2015 le % de la population n'ayant pas accès à l'eau potable salubre, les investissements actuels des Etats ou des Firmes transnationales ou de l'ONU sont insuffisants. Pourtant certains pays comme l’Algérie, l’Inde constatent des améliorations dans l'approvisionnement en eau.

Les conséquences sanitaires du non-accès à l'eau sont:

- La propagation de maladies (Choléra, malaria, dengue, typhoïde, dysenterie)

- Chaque année 3,4 millions de personnes meurent d'avoir consommé de l'eau insalubre

- C'est la 1ère cause de mortalité infantile dans le monde (Décès d'enfants de moins d'un an pour mille habitants/ an)

Améliorer l'accès à l'eau, c'est favoriser la scolarisation des femmes et le développement social car ce st elles qui consacrent une grande partie de leur temps à aller chercher l'eau (Corvées féminines).

 

 

II. Quels sont les besoins, usages et consommation en eau ?

A. L'agriculture, industrie et consommation domestique

- Très forte consommatrice en eau soit environ 70% des prélèvements; Or les prélèvements excessifs ont conduit à des assèchements comme par la mer d'Aral, à la salinisation des eaux, à la pollution par l'intensification des cultures (Pesticides-engrais), à la disparition de la biodiversité, assèchement des nappes phréatiques. L'industrie représente environ 20% de l'eau prélevée mais il existe des différences entre les régions comme l’Europe (50%) [France 75%] et l’Afrique (101%) à cause de leur niveau de leur niveau de développement. Les usages domestiques représentent environ 10% dans le monde or selon les régions du monde soit elle manque soit elle est polluée donc impropre à la consommation.

- D’autre part, une partie de l’eau prélevée au Sud est en réalité consommée au Nord. Cela se produit quand on achète au Nord un produit fabriqué au Sud. C’est le cas avec le café (1 tasse nécessite 176 litres d’eau) ou 1 tee-shirt en coton (2 700 litres d’eau).

 

B. Maîtriser l’eau en la préservant devient un enjeu majeur

Avec l'intensification des cultures, l'augmentation de la population, l'augmentation de la consommation domestique et la tertiarisation des secteurs d'activité, on estime à 40% l'augmentation de la quantité d'eau utilisée par l'Homme dans les 20 prochaines années. Pour cela, l'un des enjeux majeurs repose sur 2 objectifs pour l'ensemble du monde: Eviter le gaspillage d'eau et limiter la pollution en maîtrisant l'eau grâce aux aménagements des territoires (Barrages, digues, canaux, traitement et recyclage des eaux usées, dessalement de l'eau de mer..).

 

 

III. Comment préserver une ressource convoitée et menacée ?

A. La guerre de l'eau aura-t-elle lieu?

L'équation est simple: d'un côté les réserves d'eau douce propres à la consommation s'amenuisent. De l'autre, la population mondiale, le taux d'industrialisation et donc la demande s'accroît. Le contrôle des ressources en eau tend à devenir un enjeu international de 1er ordre. Il existe de nombreux conflits entre certaines régions qui veulent s'approprier cet or bleu: la Turquie et ses constructions de barrages sur le Tigre et l'Euphrate, l'Egypte sur le Nil.

Selon l'ONU, il existe 263" bassins internationaux", fleuves, lacs ou nappes souterraines, partagés par 2 pays ou plus. Ils représentent 60% des réserves en eau et 40% de la population mondiale vit à proximité. La gestion équitable de ces ressources partagées dépend donc du rapport de voisinage entre pays… comme par exemple pour le Mékong.

 

B. Comment gérer et préserver durablement l'eau?

Une révolution bleue (Changement des méthodes d’exploitation de l’eau pour une gestion plus durable) apparaît avec de nouvelles méthodes d'irrigation comme le goutte-à-goutte ou l'augmentation du prix de l'eau. Résultat dans les villes la consommation en eau a baissé grâce aussi à l'éducation des citoyens, un comportement responsable et le recyclage des eaux usées.

Pour préserver l'environnement, il faut lutter contre les pollutions (Pollutions agricoles, déchets industriels puis les déchets domestiques) avec le traitement des eaux usées (Eau utilisée et polluée par les usages industriels ou domestiques) qui coûtent très chers, d'autant plus dans les pays pauvres manquent encore plus de moyens financiers que les P.I.

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